TUBELESS

Le montage tubeless

Pour l'outillage et les produits, voir la rubrique OUTILLAGE 

Nécessaire pour le montage tubeless :

Une roue avec jante adaptée

Pour le montage tubeless, il faut avoir une roue avec une jante adaptée qui répond au critère "tubeless" ou "tubeless ready". Une jante "tubetype" ne convient pas.

Pour connaître la différence entre une jante tubeless et une jante tubeless ready ou tubetype, il faut observer l’insertion des rayons dans la jante. Une jante traditionnelle est percée pour permettre l’insertion des écrous de rayons. Même pour une jante double paroi, lorsque l’écrou s’insère dans la paroi interne, la paroi externe doit aussi recevoir un perçage pour permettre le passage de l’écrou. 

Les jantes tubeless ready ont le même type de perçage qu’une jante tubetype traditionnelle. C’est la raison pour laquelle elles doivent recevoir un fond de jante tubeless étanche. Celui-ci n’est pas destiné à protéger la chambre à air comme le fond de jante tubetype classique, mais à garantir l’étanchéité

L'option «tubeless ready» ou «tubeless compatible» n'a pas de norme établie. Chaque entreprise décide de ce qu’elle considère être «TR» ou «TC». Les différents composants «tubeless ready» peuvent ou non correspondre entre les fabricants.

Une jante tubeless ready aura une paroi latérale avec un design crochu, ce qui aide à attraper et à maintenir le talon du pneu. Les jantes plus anciennes apparaîtront arrondies sans forme de crochet. La forme de la jante forcera le talon à se serrer contre le crochet extérieur et aura une section profonde au milieu pour faciliter son retrait.

Une véritable jante tubeless répond à la norme certifiée UST (Uniform System Tubeless standard). Les jantes et les pneus qui répondent à cette norme, sont marqués du label UST. 

Les jantes UST n’ont pas de trous de mamelon dans le lit du fond de jante, ou ces trous sont complètement scellés. Le siège de talon de jante UST est conçu pour accepter et maintenir les talons des pneus UST. 

Le fond de jante

Le fond de jante tubeless doit fournir une parfaite étanchéité. Il permet d’insérer le liquide préventif sans qu’il ne s'échappe par les trous du rayonnage. Le ruban fond de jante doit couvrir le fond de la jante sans trop remonter sur les côtés. 

Il faut choisir une largeur de fond de jante adaptée. Un fond de jante trop étroit pourra glisser et découvrir une tête de rayon. A l'inverse, un fond de jante trop large peut gêner le montage du pneu. 

En choisissant un ruban d'une largeur d'environ 2-3 mm de plus que la largeur de la jante (mesure entre crochets), vous aurez un bon montage. Exemple pour une jante 622-30C, vous aurez besoin d'un ruban de 32mm (voir ci-dessous les cotes des rubans Schwalbe avec prix indicatifs).

En prenant un rouleau de 10m, on peut faire 4 roues. 

On démarre le collage du ruban à l'opposé de la valve en tendant légèrement l'autocollant au fur et à mesure de la pose. On termine en faisant chevaucher le ruban autocollant de 10-15cm.

Avec une pointe fine, on perce l'autocollant au niveau de la valve (de l'extérieur vers l'intérieur). Puis, on agrandit le trou en posant la valve. Ne pas oublier le joint torique qui se positionne sous l'écrou de serrage.

On retire l'obus de la valve pour un gonflage plus rapide.

Le choix du pneu

Vous prenez le pneu qui vous convient suivant votre pratique et votre terrain, pourvu qu'il soit reconnu "tubeless" ou "tubeless ready".

Pneu UST (tubeless)

À l’intérieur de la carcasse du pneu se trouvera une doublure en butyle, essentiellement un matériau de chambre à air formé dans la carcasse intérieure du corps du pneu. Ce matériau supplémentaire rend le pneu plus lourd par rapport aux pneus non UST. Un pneu UST aura un talon de forme carrée pour correspondre à la jante UST. 

Les pneus UST peuvent être utilisés sur une jante UST sans liquide préventif, pour assurer l'étanchéité. Par contre, il en faut pour s'affranchir des crevaisons.

Pneu tubeless ready

Un libellé «tubeless ready» ou similaire sur un pneu indique que certaines caractéristiques de conception aident à obtenir un joint étanche à l’air sur la jante. Le bourrelet aura généralement une forme carrée au lieu de la forme arrondie que l’on trouve couramment sur les systèmes de tubes intérieurs. La carcasse sera plus lourde qu’un pneu avec chambre à air ordinaire, car la doublure du pneu doit également être étanche à l’air.

Pression

Attention à la pression maximum admissible, pas pour rouler, mais pour bien le positionner sur la jante en le faisant "claquer" (bruit sec au moment où le flanc du pneu se met en place dans la rainure de la jante). En général, on ne dépasse pas les 3,5/4 bars. Ensuite, on revient à la pression d'usage. Il faut également ne pas dépasser la pression maximum admissible par la jante sous peine de déformation et/ou destruction (en général 3,5/4 bars parfois moins pour des jantes légères).

Le montage d'un pneu

Certains montent leurs pneus à sec, d'autres avec de l'eau savonneuse,....

Pourquoi ne pas les monter directement avec le bon produit ? La graisse de montage pour pneus, comme son nom l'indique, est vraiment parfaite pour un montage sans problème ; ça glisse tout seul pour les rentrer, ça claque tout seul en les gonflant, bref, vraiment indispensable. A 9,39€ le kg (avril 2021), aucune hésitation. Vous pourrez en monter des dizaines ! 

Pour aider au montage, on peut éventuellement utiliser une pince (8€) : la BBB-EASYTIRE BTL-78

On peut utiliser les démonte-pneus, mais comme leur nom l'indique, ils sont faits pour démonter !
En tout cas, n'utilisez jamais de démonte-pneu pour un montage avec chambre (en dépannage sur le parcours par ex), sous peine de pincer votre chambre (c'est du déjà vu !).

Personnellement, j'ai toujours monté mes pneus à la main sans problème, à l'atelier ou en sortie quand je crevais avec les chambres (en tubeless, ça doit bien faire 5 ans que je n'ai pas crevé) : comment faire ?

Méthode :

Comme le diamètre des tringles du pneu (la tringle, c'est le cerclage renforcé de chaque côté du pneu) correspond exactement au diamètre des jantes, comment ça peut rentrer facilement ?

Vous aurez remarqué que la jante a un fond qui est plus creux que la zone des crochets. Par définition, ce creux a un diamètre plus petit que le bord de la jante et donc plus petit que le diamètre des tringles. C'est grâce à ce fond de jante que vous allez pouvoir faire entrer les tringles du pneu naturellement.

Assurez-vous que la taille du pneu correspond bien à la taille de la jante capable de l'accepter.

Si vous avez respecté ces quelques règles et que ça ne rentre pas, vérifiez la taille du pneu et de la jante (en données ETRTO) : il y a un souci quelque part.

En tenant la roue par l'axe, faite rouler votre pneu pour "l'écraser" et pour que les tringles se repositionnent au plus près des crochets. Vous pouvez aussi pincer et tirer les flancs du pneu à la main pour ramener ces tringles vers les crochets.

Vous êtes maintenant prêt pour le gonflage.

Gonglage du pneu

C'est le point le plus délicat du montage tubeless. Il faut gonfler le pneu alors qu'il n'est pas bien positionner sur la jante.

Eviter les cartouches de CO2 (pas suffisant), les mini pompes,....

Il faut une pompe à pied ou mieux, un compresseur (mais pas obligatoire). 

Il existe aussi des pompes avec un réservoir haute pression (Topeak) ou des réservoirs seuls qui permettent d'envoyer un gros volume d'air d'un coup (exemple du Schwalbe Tire Booster)

Il y a aussi des montages DIY :

L'objectif de ce premier gonflage est de mettre en place les tringles du pneu dans les crochets de la jante : on dit qu'il faut les faire "claquer", c'est-à-dire entendre ce bruit sec qui indique que les tringles se sont mises en place dans la jante. 

Attention de ne pas dépasser la limite que peut encaisser le pneu (c'est écrit dessus : en général, 4 bars), sous peine de le déformer ou de l'exploser. On en parle moins, mais les jantes ont également une limite de résistance à encaisser une forte pression. Ne dépassez pas 3,5 voir 4 bars maxi).

De toute façon, si à 3 bars le pneu n'a pas "claqué", c'est que vous l'avez monté à sec. Dans ce cas, recommencer le gonflage en ayant pris soin de bien graisser les tringles du pneu et la partie intérieure des crochets de la jante.

Si vous n'arrivez pas à faire "claquer" avec la pompe à pied, il y a une technique en général infaillible, mais un peu plus longue :

Une fois que le pneu est monté et claqué, il reste à le dégonfler à nouveau et mettre le préventif. 

Enfin, pour un pneu récalcitrant, on peut "l'écraser" pour rapprocher les tringles des crochets de la jante en cerclant le pneu avec une sangle. Commencer le gonflage avec la sangle.

Le préventif

C'est un produit à base de latex (pour la plupart) qui permet de colmater les petits trous à venir. On ne met pas le préventif avant d'avoir fait claquer le pneu. Sinon, sur un gonflage trop prononcé (ou un pneu avec défaut), en cas d'éclatement du pneu, vous pourriez sulfater une grande partie du garage (ou de la salle à manger, ce qui serait encore plus grave !!).

Après avoir fait "claquer" le pneu, on le laisse se dégonfler. Avec une seringue ou une pipette, on prépare de 60 à 100ml de liquide, que l'on injecte par la valve sans obus (voir image ci-dessous).

On visse l'obus et on gonfle le pneu avec la pression voulue pour rouler. En tubeless, on gonfle moins fort qu'avec une chambre à air.

Avec les gros pneus, une pression de 1.2 à 1.8 bar sera suffisante, selon votre pratique et votre poids. Il faut garder de l'adhérence sans toutefois "pincer". Si c'est inconfortable, c'est trop gonflé. Si le pneu se tord (voir se dégonfle en prenant de l'angle), ce n'est pas assez gonflé. 

Ensuite, il suffit de remuer la roue dans tous les sens (en rotation et en latéral) pour que le produit soit projeté partout. Quelques tours de roue suffiront à bien répartir le produit.

Il se peut que du liquide s'échappe au début (pneu tubeless ready, légèrement usé et/ou poreux) : c'est le produit qui se met en place et colmate les imperfections.

En général, on en remet tous les 6 mois. Pas la peine de démonter le pneu. On ajoute la même dose à ce qu'il reste. Pour les produits, voir la page Pneu.

Enfin, si vous voulez éviter de boucher la valve avec le préventif, stockez votre vélo avec les valves positionnées à 6h (ou 18h selon votre envie !).

Une petite vidéo d'un montage avec une pompe et quelques conseils : L'atelier 26in

Pression des pneus :

On voit beaucoup de questions sur la pression à utiliser. Très difficile de donner une réponse unique.

Votre pratique, votre terrain, votre poids, votre type de pneus, votre montage (tubeless ou chambre), votre ressenti de confort sont autant de paramètres qui influent la pression de vos pneus.

Je ne peux que vous recommander l'application pour smartphone suivante : Mybike de SKS. Vous aurez la possibilité de saisir tous ces paramètres pour vous donner un résultat satisfaisant.

Pour plus d'infos sur la pression, allez sur la page Pression pneus.

Ce qui est sûr, si on gonfle trop, voila ce qui arrive (avant que ça ne pète !).

Valve presta ou shrader ?

La valve Presta (française) est une valve de chambre à air longue et fine. Son diamètre est d’environ 6 mm. Elle abîme moins la jante du vélo. Elle est résistante et est composée de 4 parties :

Avec cette valve, on peut choisir différentes longueurs (ajout d'un capteur de pression par exemple). La longueur moyenne sur un VTT est de 35 mm. Mais on peut mettre du 40 ou 50 mm pour un accès plus facile.


La valve Schrader, (américaine, et utilisée pour les voitures) est plus courte et son diamètre est de 8 mm. Elle est plus robuste. 

Elle est en une seule partie (l'obus est à l'intérieur de la tige) et est plus facile à gonfler. C’est la pression à l’intérieur du pneu qui maintient la valve fermée. Pensez donc à bien serrer le capuchon, ces valves perdent plus facilement de l’air si elles sont mal fermées. Le bouchon est obligatoire pour éviter les saletés. 

Quel modèle choisir ?

Comme toutes les autres normes, c'est vers le presta que le VTT et le VTTAE s'oriente de plus en plus. En tubeless, on ne trouve quasiment plus que des jantes avec des valves presta. De plus, les jantes sont de plus en plus asymétriques, donc la valve presta est plus adaptée pour sa moindre emprise à l'intérieur de la jante.

Les valves presta encaissent plus de pression (jusqu'à 10 bars en route) que les shrader (4 bars). Mais les pressions utilisées en VTT sont très en dessous de ces limites. 

La valve shrader est toutefois plus difficile à gonfler à la main, car il faut que l'embout de la pompe appuie sur le ressort de l'obus intérieur pour faire entrer l'air.

La valve presta en chambre, permet un meilleur maintien à la jante pendant le gonflage.

Dans les 2 cas (shrader ou presta), il faut toujours démonter l'obus pour ajouter du produit tubeless (on l'ajoute toujours après avoir fait claquer le pneu sous peine de sulfater l'atelier en cas de défaut d'un pneu qui peut exploser). Donc, aucun avantage d'une valve par rapport à une autre.

En vérité, peu d'arguments en faveur de l'une ou l'autre valve. C'est le marché du cycle qui définit la règle qui penche plus maintenant sur du presta.

Nota : si vous êtes un adepte du shrader (gonflage au compresseur,...) et que vous avez des jantes en presta sur votre nouveau vélo, il est fortement déconseillé de repercer les jantes pour mettre du shrader ; il y a un risque de les fragiliser (mico fissures).

C’est d’ailleurs pour la résistance de la jante que les VTT haut de gamme possèdent des valves Presta.  

Précautions d'usage pour les sorties

Malgré un montage tubeless, il est possible de crever sur une grosse pointe (très rare : pour ma part, plus de crevaison depuis 4-5ans). C'est pourquoi, il faut toujours avoir une chambre dans son sac à dos. Si vous avez éventuellement cette malchance de crever, en démontant votre pneu, il faudra vider le préventif (c'est un produit naturel) et essuyer un peu le fond.

Pensez à vérifier qu'il n'y a pas d'épines ou autre saleté qui vous perceront la chambre au premier gonflage. Il n'est pas rare de trouver 8-10 épines plantées et qui ont été colmatées par le préventif. Il faut impérativement tout retirer (attention, parfois, ça pique les doigts).

Avec votre chambre, vous devrez avoir 2 ou 3 rustines, un grattoir et de la colle pour réparer votre chambre si une autre crevaison survient. Une pince à épiler est très utile pour retirer les épines récalcitrantes (en général coniques et qui ne peuvent ressortir que par où elles sont entrées !).

Vous avez un montage mulet (27.5 et 29") : une seule chambre en 27,5 suffit pour se dépanner.

Une crevaison pas ordinaire !
On met une chambre et une mêche et on rentre !

Valves Fillmore

Les avantages de ces nouvelles valves (5) :

Dimension : 50mm et prix :environ 45€ la paire.

Mousse anti pincement

Si vous voulez éviter de pincer votre pneu et protéger votre jante des pocs (en tubeless), il est possible d'ajouter de la mousse dans le pneu. Le montage est un peu plus délicat, mais avec l'usage de la graisse, ça passe tout seul !

Il en existe pour plusieurs tailles de pneu.

Ca permet de descendre la pression des pneus et éventuellement de rentrer quand le préventif ne fait plus effet (trou trop important).

Le modèle de mousse Panzer (il y en a d'autres, mais ce modèle est un des meilleurs), n'absorbe pas le préventif, épouse bien la forme de la jante et permet la libre circulation de l'air et du liquide dans les zones sensibles.

Prix : 31€ pour du 27,5+

Alternative

Pour ceux qui ne veulent pas passer en tubeless ou qui n'ont pas de jantes adaptées, il existe une solution intermédiaire avec la chambre à air Michelin Protek Max (8,90€).

C'est une chambre qui contient déjà un préventif.

Plus d'infos ici